samedi 29 janvier 2011

Japarchi / Patricia Marmignon : La création de l'urbain

La création de l'urbainDispositifs et notions de la spatialité japonaise. Compte rendu de la séance du vendredi 28 janvier 2011.


Après l'introduction au séminaire par Philippe Bonnin, Patricia Marmignon présente sa thèse sur Osaka (puis une note sur les notions de kyôdôtai 共同体, chônaikai 町内会, et komyunitei コミュニテイ, publiées prochainement), dont voici le compte rendu :

Cet ouvrage s’inscrit dans la pluridisciplinarité de l’urbanisme et s’appuie sur les travaux des différents acteurs de ce champ, japonais et occidentaux. Il est dans la lignée de la géographie culturelle berquienne. L’hypothèse est de considérer le paysage urbain et sa planification comme vecteur, ou plus précisément, comme instrument de socialité.
Les objectifs ont été d’une part de valider l’hypothèse dans le temps et l’espace, à travers l’histoire urbaine et sociale de l’agglomération d’Ôsaka, depuis Meiji, i.e. 1868, et le jeu des acteurs, étude de cas inédite en urbanisme et en langue occidentale, d’autre part, d’en dégager la nouvelle orientation en matière de socialité. Le cadre du travail est l’aspect social dans la formation de l’urbain. Les acteurs, les outils, les procédés, les stratégies et le jeu interactionnel sont mis en avant, souvent pionniers à Ôsaka, matrice en urbanisme nippon, de même que la socialité, i.e. les regroupements communautaires. L’axe privilégié dans l’interaction entre le paysage et la socialité est l’étude du mode opératoire proprement nippon en matière d’urbanisme, c’est-à-dire de rentrer dans le processus de collaboration basée sur une convention plus qu’une législation stricte comme cela peut l’être en France. L’échelle adoptée est celle de l’agglomération, autrement dit ce travail prend en considération la ville et le périurbain, soit l’urbain, afin d’étudier sa formation, ses modèles paysagers urbains et la collaboration dans sa création. Dans le temps, l’étude s’étend de Meiji à nos jours, et couvre les périodes modernes et contemporaines. Il est donc question d’étudier le processus historique aussi. Ce travail de thèse porte sur l’interaction entre le paysage et la socialité, dans la ville et le périurbain d’Ôsaka, à travers la contingence de l’histoire. L’étude du « paysage et de la socialité » est faite tout d’abord autour du jeu des acteurs dans les développements urbains et périurbains dépeints respectivement dans les deux premières parties, développement préalable nécessaire du fait de l’aspect inédit de la thèse. Puis, l’hypothèse est validée à partir de la socialité nippone en partant de l’entre humains, des communautés, également d’une approche écologique en partant de l’espace, et enfin à travers le processus de l’évolution en s’attachant à la dimension temporelle, soit à partir des vicissitudes et des mobilités dans le temps et l’espace.

Patricia Marmignon

A. Berque, P. Marmignon, P. Bonnin (de g. à d.)
28 janvier 2011, salle 8, 105 Bd Raspail, Paris
(CC : Y. Moreau)
Lectures conseillées

- Augustin BERQUE, Du geste à la cité. Formes urbaines et lien social au Japon, Paris, Gallimard, 1993.
- Augustin BERQUE avec Maurice SAUZET, Le sens de l'espace au Japon. Vivre, penser, bâtir, Paris, Arguments, 2004.
- Patricia MARMIGNON, La création de l'urbain. Paysage urbain et socialité à Ôsaka depuis Meiji (1868), Sarrebrück, Editions universitaires européennes, 2010.

Texte connexe  : "Existence humaine et spatialité".