mercredi 26 octobre 2011

Habiter vs habitacle / Augustin Berque

Otto Mueller "Rue de village, le soir"
Otto Mueller "Rue de village, le soir" (v. 1927)
Pour Historiens-Géographes, numéro spécial à l’occasion du Congrès de l’Union Géographique Internationale, Cologne, 2012

Habiter vs habitacle

Par Augustin Berque

Résumé : L'article analyse le parcours intellectuel accompli par le programme décennal de recherche coopérative internationale "L'habitat insoutenable / Unsustainability in human settlements", qui de 2001 à 2010 intéressa une centaine de chercheurs d'une douzaine de pays (de l'Australie au Québec, et de la Chine au Brésil, autour de deux foyers : la France et le Japon). Parti d'une critique de l'urbain diffus (le thème de "la ville insoutenable"), à travers quatre colloques internationaux à Cerisy-la-Salle et cinq ouvrages collectifs (entre autres publications), ce programme s'est clos sur le thème de "la poétique de l'habiter". Autour d'un noyau de géographes et d'architectes, il a concerné de nombreuses disciplines allant de l'ingénierie à l'ontologie. Comment et pourquoi est-on passé, en dix ans, d'une problématique centrée sur l'empreinte écologique de l'urbain diffus à une problématique centrée sur la poétique de l'écoumène, en tant que "l'habitée" (oikoumenê)? 

Abstract – How could disurbanity be overcome ? This article analyzes the intellectual process of a ten-year international co-operative research project, “L’Habitat insoutenable / Unsustainability in human settlements”, which, from 2001 to 2010, concerned about a hundred researchers in a dozen countries (from Australia to Canada, and from China to Brasil), centering on France and Japan. Starting from a criticism of the edgeless city (the theme of “the unsustainable city”), after going through four international symposia at Cerisy-la-Salle and five collective publications (among others), this project ended with the theme of the “poetics of the human abode”. Surrounding a kernel of geographers and architects, it concerned several disciplines ranging from engineering to ontology. How and why, in ten years, did this research shift from a problematics focussing on the ecological imprint of the edgeless city to one focussing on the poetics of the ecumene as “the inhabited” (oikoumenê)?


1.             Une histoire de la désurbanité
Le troisième tiers du XXe siècle a vu se répandre dans les pays riches un phénomène que l’on a qualifié de multiples façons : étalement urbain, éclatement de la ville, fin des villes, rurbanisation, exurbanisation, ville-territoire, edge city, edgeless city, citta diffusa, campagne urbaine, ville-campagne, ville-nature, urbain diffus… ; c’est ce dernier terme qui sera ici adopté. Les aspects en sont divers, mais il s’agit dans l’ensemble d’une même tendance : les sociétés nanties, qui sont fonctionnellement urbaines (l’agriculture n’occupant plus qu’une fraction minime de leurs actifs), tendent à rechercher un habitat de type rural. « Type rural » veut dire ici deux choses : il s’agit de maisons autant que possible isolées, et autant que possible d’une architecture traditionnelle rusticisante. Dans ce phénomène, suivant les pays, la part des résidences principales et celle des résidences secondaires varient. Les résidences secondaires sont par exemple très répandues en France. On voit concomitamment se répandre la bi- ou la multirésidence. En France, ceux qui le peuvent auront, idéalement, un appartement dans un beau quartier à Paris, une maison pour la fin de semaine dans une campagne avoisinant la capitale, une autre à la mer et une autre à la montagne, voire d’autres encore dans quelques pays étrangers.
G. Pompidou "Il faut adapter la ville à l'automobile (1971)
Le trait commun à cette forme d’habitat est l’usage intensif de l’automobile. Celui-ci, corrélativement, a entraîné la transformation des villes, qui se sont de plus en plus desserrées et étalées. Comme le dit un jour le président Georges Pompidou, « il faut adapter Paris à l’automobile ». En même temps, l’idéologie moderne en architecture a entraîné la prolifération d’immeubles sans rapport avec la morphologie traditionnelle des villes, tant par leur forme que par leur position. Le paradigme en était donné par l’Unité d’habitation de Le Corbusier à Marseille, qui rompt à tous égards avec son entourage immédiat.
Cette évolution a conduit, dans la mouvance des événements sociaux de 1968, à parler de la « fin des villes », auxquelles tendrait à se substituer « l’urbain », c’est-à-dire une forme d’habitat fonctionnellement urbaine, mais morphologiquement sans lien avec les compositions urbaines traditionnelles, qui étaient beaucoup plus ramassées et intégrées. C’est de ce point de vue que l’on parle ici d’urbain diffus ; car le phénomène, allant bien au delà d’un simple étalement des villes vers leur périphérie, concerne l’ensemble des territoires, les maisons isolées dans les campagnes les plus reculées pouvant désormais abriter, aux vacances voire à l’année, une population sociologiquement citadine.
Il ne s’agit pas là seulement de structuration socio-spatiale de l’habitat. L’ensemble de la culture est concerné, jusqu’à la notion même de vie en société. L’urbanité, manifestement, est en crise, et cela dans le double sens de ce terme. D’abord, comme on vient de le voir, au sens d’habitat urbain : vivre en ville serait-il dépassé ? Ensuite, et plus subtilement, au sens de qualités comportementales optimisant le vivre-ensemble : devant le triomphe de l’individualisme, cela aussi serait-il dépassé ?
Dans ce double sens, il s’agirait donc de désurbanité. C’est avec ce sous-titre qu’a été lancé, en 2001 et pour dix ans, le programme de recherche international « L’habitat insoutenable / Unsustainability in human settlements » (Berque 2001), qui devait à terme intéresser une centaine de chercheurs de plusieurs disciplines dans une douzaine de pays[1].
          
2.             L’insoutenable urbain diffus
Sous l’une ou l’autre de ses appellations, le phénomène de l’urbain diffus a fait l’objet, au moins depuis les années soixante, de très nombreuses recherches dans de multiples disciplines. Dans ce contexte, l’originalité du programme « L’habitat insoutenable » aura été triple : centrer l’analyse sur l’histoire des motivations qui ont conduit les citadins des pays riches à idéaliser un habitat de type rural ; comparer systématiquement les trois sources – ou les trois bassins sémantiques, pour emprunter un concept de Gilbert Durand –  de cette idéalisation : l’ermitage paysager en Asie orientale, la pastorale gréco-latine (le mythe arcadien), et l’idéologie anti-urbaine des Pères fondateurs de la nation américaine ; enfin, analyser les confluences et les combinaisons de ces trois sources au cours de l’histoire.
"Maison camion bonbon", la problématique de l'urbain diffus,

  parabole du livreur de tôfu (re)vue par Myriam Dao
Au demeurant, cette recherche a été lancée dans l’intention définie de montrer que l’urbain diffus est un mode de vie insoutenable, et ce pour trois raisons principales. D’abord, son empreinte écologique est démesurée. Si tous les Terriens adoptaient un tel mode de vie, plusieurs planètes seraient nécessaires pour le soutenir au-delà du court terme. Ensuite, l’urbain diffus s’accompagne d’inégalités croissantes, entre les diverses couches sociales au sein d’un même pays aussi bien qu’entre les diverses nations. Enfin, il ravage le paysage, par la décomposition des formes urbaines et par le mitage des campagnes.
Ainsi, tant pour l’écologie que pour l’éthique et l’esthétique, l’insoutenabilité de l’urbain diffus bafoue les trois valeurs de fond de toute société humaine : le Bien (puisque, à l’avantage des uns, il dégrade les conditions de vie des autres, présents ou à venir), le Beau (puisqu’il « tue le paysage », comme le dit si bien l’expression chinoise shafengjing)[2], le Vrai (puisque, sous couvert d’une vie au plus près de « la nature », il détruit la nature).
C’est ce réquisitoire que la recherche a argumenté, en variant les points de vue selon les disciplines et les aires culturelles concernées. Cette première étape a abouti, en septembre 2004, à un colloque réunissant une trentaine de chercheurs à Cerisy-la-Salle, et dont les actes ont été publiés à deux ans de là (Berque, Bonnin, Ghorra-Gobin 2006).  
  
3.             La poétique première de l’habiter
L'habiter dans sa poétique première
La problématique susdite a été appliquée notamment dans le cas du Japon, avec un accent mis sur la spécificité de cet exemple ; notamment sur le concept de fûdosei, qui a été créé par le philosophe Watsuji Tetsurô[3] (Watsuji 1935) et que celui-ci a défini comme « le moment structurel de l’existence humaine » ; ce que l’on peut entendre comme le couplage dynamique, dans l’être humain, d’une « moitié » individuelle et d’une « moitié » collective, éco-techno-symbolique ; d’où la traduction de ce terme par médiance (du latin medietas, moitié). Cette recherche a montré que l’individualisme contemporain tend à forclore (lock out) la médiance de l’humain, et qu’il engendre corrélativement ce mode d’habiter insoutenable qu’est l’urbain diffus, centré sur la maison individuelle (Berque, Suzuki 2007).
La même recherche accordait un rôle prééminent au paysage dans cette évolution. C’est en effet en termes de paysage – et non d’écosystèmes – qu’est entendue « la nature », objet de la quête des urbains diffus. L’ambiguïté de cette notion de paysage, qui relève à la fois du sujet et le l’objet, introduisait parallèlement à une série de questions menant très au delà de la seule durabilité au sens écologique. L’intrication et la complexité de ces questions manifestaient en elles-mêmes que l’habitat humain est bien davantage que ce à quoi le mécanicisme moderne a voulu le réduire (comme l’illustra le mot fameux de Le Corbusier : « Une maison est une machine à habiter »). Il fut donc décidé, dans la période moyenne du programme, de s’interroger sur les fondements de ce que c’est qu’habiter. Ce questionnement mit en lumière la nature poïétique (créatrice) de l’acte d’habiter ; ce qui conduisit à un second colloque à Cerisy-la-Salle, en septembre 2006, intitulé « L’habiter dans sa poétique première », et que suivit la publication des actes du même nom (Berque, de Biase, Bonnin 2008).
  
4.             Être vers la mort, ou être vers la vie ?
Le comportement individualiste des urbains diffus est une illustration du topos ontologique moderne (en abrégé TOM), dans lequel l’humain considère son être comme circonscrit à son corps animal. Ce faisant, il forclôt son corps médial, c’est-à-dire le système éco-techno-symbolique constituant son milieu, et sans lequel il ne pourrait survivre, tant il est vrai que l’humain est un néotène[4]. En l’affaire, cela se traduit notamment par l’occultation de l’empreinte écologique de l’urbain diffus, ce qui est une forclusion dans l’espace ; mais il y a également forclusion dans le temps, à savoir dans le report sur les générations futures des coûts environnementaux non pris en charge par la génération présente (un exemple typique en est donné par les déchets nucléaires).
Le TOM est à ce point gravé dans la conscience occidentale moderne que même Heidegger, le philosophe qui, en Europe, contesta le plus radicalement l’ontologie du cogito cartésien – lequel institue son être de par sa seule conscience individuelle, indépendamment de tout milieu –, en y opposant l’« être-au-dehors-de-soi » (Außer-sich-sein) du Dasein (Heidegger 1927), n’en définit pas moins celui-ci comme « être vers la mort » (sein zum Tode) ; c’est-à-dire que l’être de l’humain serait absolument limité par l’horizon de la mort de son corps animal. Or c’est là un point de vue purement individualiste, comme l’en critiqua Watsuji (1935). Pour celui-ci au contraire, l’humain est « être vers la vie » (sei e no sonzai) ; c’est-à-dire que sa part médiale survit après sa mort individuelle (dans son nom, ses œuvres etc., c’est-à-dire dans les générations futures).
Cette question a fait l’objet, en août 2008, d’un troisième colloque à Cerisy-la-Salle. Les conclusions en furent qu’il est illusoire de prétendre changer les comportements de l’individu moderne, dont la résultante aboutit, entre autres, à l’insoutenabilité de l’urbain diffus, cela dans un cadre ontologique où tout le porte au contraire à forclore la réalité de son corps médial. Pour changer notre habitat par une véritable prise en compte de son insoutenabilité, les enseignements de l’écologie ne suffiront pas ; nous devons aussi, en assumant l’être vers la vie que nous confère notre médiance, accomplir une révolution d’ordre ontologique (Berque et al., 2009).       

5.             « La nature » contre la nature
Reste que l’idéalisation de la maison individuelle au plus près de « la nature » a des racines profondes ; si profondes que nous sommes portés à les croire naturelles. C’est en réalité une idéologie, laquelle s’est construite, aussi bien en Orient qu’en Occident, au fil d’une histoire de plus de trois millénaires.
"Into the nature !"
Dans les deux cas, cette idéologie a été progressivement forgée par la « classe de loisir » (Veblen 1899, 1970), libérée du travail de la terre. Le travail étant ce qui transforme la nature, et l’histoire l’ayant imposé aux classes laborieuses, la classe de loisir s’est trouvée seule à même de saisir l’environnement non plus sous l’angle utilitaire de la production des subsistances, mais sous celui, contemplatif, de « la nature » (concept inventé, en Ionie comme en Chine, vers le VIe siècle a.C.), puis sous celui, hédonique, du paysage (métamorphose accomplie au IVe siècle p.C. dans la Chine des Six Dynasties, puis à la Renaissance en Europe). La thématique chinoise de l’ermitage paysager devait ensuite engendrer les fabriques du jardin de lettré ; lesquelles, au XVIIIe siècle, par le truchement des nouvelles que les Jésuites envoyaient de Chine, confluèrent en Europe avec la pastorale pour y inspirer, par exemple, l’architecture du Petit Trianon. La reine Marie-Antoinette, comme on le sait, y jouait à la bergère, illustrant l’esthétisation et l’hédonisation de ce qui, pour les classes laborieuses, était un milieu de vie, mais qui pour la classe de loisir était un théâtre paysager. 
Cette même logique devait se reproduire par imitation, à une échelle de plus en plus massive, dans les comportements des classes moyennes du XIXe et du XXe siècles, engendrant les banlieues pavillonnaires puis enfin l’urbain diffus, après que le fordisme y eut ajouté cet ingrédient décisif : l’automobile individuelle ; mais on ne comprendra rien à cette histoire, où la quête de « la nature » en est paradoxalement venue à détruire la nature, si on la fait commencer avec Henry Ford ou avec la Broadacre de Frank Lloyd Wright  : en Occident, elle remonte au moins à Hésiode, et en Chine à Confucius (Berque 2010).  
     
6.             Donner lieu au monde : la poétique de l’habiter
Des premières étapes du programme s’était dégagée la conviction que le mécanicisme du paradigme occidental moderne classique (celui qu’exemplifient Descartes et Newton) est le moteur foncier de l’évolution qui a conduit à l’insoutenabilité d’un mode de vie tel que l’urbain diffus ; spécialement par la tyrannie du système machinique de l’automobile, mais plus généralement par l’idéologie fonctionnaliste qui a dominé l’architecture, l’urbanisme et l’aménagement du territoire au XXe siècle. L’exactitude de la correspondance entre forme et fonction n’est autre en effet en effet que l’idéal de la machine, qui sans cela ne peut fonctionner.
Cet idéal moderne procède lui-même de trois principes qui ont structuré la pensée européenne, et en particulier la logique aristotélicienne : l’identité (A est A), la contradiction (A n’est pas non-A), et l’exclusion du tiers (pas de tierce possibilité, qui soit à la fois A et non-A). Effectivement, dans une machine, si A pouvait aussi être non-A (par exemple si une même roue d’engrenage pouvait changer de diamètre), celle-ci tomberait en panne. Pour tourner, la machine exige la répétition de A (ou de non-A), c’est-à-dire l’itération du même. L’uniformisation du monde moderne (par exemple la répétition des mêmes pavillons dans les Levittowns) découle de ce principe.
L’itération du même, telle est l’essence du mécanicisme moderne, et telle est donc la raison fondamentale de l’insoutenabilité de la civilisation qui en résulte. En effet, ce principe est contraire à la vie, qui depuis qu’elle est apparue n’a cessé de créer des formes nouvelles. Il est a fortiori contraire à la contingence de l’histoire humaine, comme à la diversité des genres de vie et des formes d’habitat qui en ont résulté. L’imposer à notre habitat est une inversion mortifère de la tendance la plus propre de l’humain comme du vivant.
Devant ce constat, la solution ne peut se trouver dans le gel ou la copie des formes anciennes (comme, en particulier, le postmodernisme en eut l’illusion) ; car tant le gel que la copie relèvent du même principe d’identité que le mécanicisme : ils éternisent ou répètent le même. Au contraire, il faut la chercher dans le principe inverse : celui qui, dans l’histoire naturelle comme dans l’histoire humaine, a toujours permis que le même engendre l’autre ; autrement dit, que A puisse devenir non-A. Plus : que A puisse être en même temps non-A ; ce qui est le principe du tiers inclus.
Ce principe n’est autre que celui du symbole, où une chose est toujours en même temps autre chose. C’est en particulier celui du langage humain, où telle chose (A) est toujours en même temps tel mot (non-A). C’est ce principe qui fonde la créativité, la poïèse qui a produit la diversité des genres de vie humains comme celle des habitats correspondants. C’est donc aussi de ce principe, opposé à celui du mécanicisme, que pourront surgir des voies autres que l’impasse où nous fourvoie l’urbain diffus ; et c’est par ces voies-là que nous pourrons surmonter la désurbanité contemporaine.
La dernière étape du programme « L’habitat insoutenable » s’est donc attachée à élucider ce principe, en se donnant pour devise les vers fameux de Hölderlin : Voll verdienst, doch dichterisch wohnet / Der Mensch au dieser Erde (Plein de mérites, mais poétiquement habite / L’humain sur cette terre). Ce fut le thème d’un quatrième et ultime colloque à Cerisy-la-Salle, en septembre 2009 : « Donner lieu au monde : la poétique de l’habiter ». Les participants y discutèrent de l’habitabilité de la Terre selon cinq points de rencontre thématiques : les sens / le sens ; le corps / le monde ; le lieu / l’espace ; la mesure / l’immensité ; le projet / le rejet. De ces rencontres se dégage l’espoir de plus justes échelles dans la relation de l’humanité à l’étendue terrestre – cette relation qui donne lieu au monde – pour en faire à nouveau « l’habitée » (oikoumenê) (Berque, de Biase, Bonnin 2011).

Palaiseau, 25 octobre 2011


"Plein de mérites, mais poétiquement habite / L’humain sur cette terre" (Hölderlin)Illustration : Universum (C. Flammarion/ Holzschnitt, Paris 1888)
       

BIBLIOGRAPHIE

BERQUE A. (2001), Unsustainability in human settlements. General argument and personal project : Research on the history of disurbanity. Hypotheses and first data, p. 33-41 dans Gijs Wallis de Vries et Wim Nijenhuis (dir.) The Global City and the territory, Eindhoven, Eindhoven University of Technology. 

BERQUE A., BONNIN Ph., GHORRA-GOBIN C. (dir., 2006) La Ville insoutenable, Paris, Belin.

BERQUE A., SUZUKI S. (dir., 2007) Nihon no sumai ni okeru fûdosei to jizokusei (Médiance et soutenabilité dans l'habitation japonaise), Kyôto, Nichibunken (en japonais, avec résumé anglais p. 165-176).

BERQUE A., DE BIASE A., BONNIN Ph. (dir., 2008) L'Habiter dans sa poétique première, Paris, Donner lieu.

BERQUE A., BOUTRY B., FROGNEUX N., SUZUKI S. (dir., 2009) Être vers la vie / Sei e no sonzai, numéro spécial (n°40-41) d'Ebisu. Etudes japonaises, Tokyo, Maison franco-japonaise. 

BERQUE A. (2010), Histoire de l'habitat idéal. De l'Orient vers l'Occident, Paris, Le Félin.

BERQUE A., DE BIASE A., BONNIN Ph. (dir., 2011) La Poétique de l'habiter, Paris, Donner lieu. 

HEIDEGGER M. (1927, 1993) Sein und Zeit (Être et temps), Tübingen, Niemeyer.

VEBLEN Th. (1970) Théorie de la classe de loisir (The Theory of the leisure class, 1899), Paris, Gallimard.

WATSUJI T. (1935) Fûdo. Ningengakuteki kôsatsu, Tokyo, Iwanami (trad. Fûdo. Le milieu humain, Paris, CNRS, 2011).


[1] Soit d’est en ouest : Japon, Corée, Chine, Australie, Italie, Suisse, Pays-Bas, Belgique, France, Canada, États-Unis, Brésil. Disciplines principalement concernées : géographie, architecture, urbanisme, anthropologie, sociologie, philosophie, poésie ; mais aussi, plus ponctuellement : chorégraphie, musique, arts plastiques, filmologie, biologie...
[2] Néologisme dû au poète Li Shangyin (813-859).
[3] En Asie orientale, le patronyme précède le prénom : MAO Zedong, KIM Il-Sung, KUROSAWA Akira, WATSUJI Tetsurô…
[4] C’est-à-dire qu’il n’atteint la viabilité que longtemps après sa naissance, après un élevage qui n’est autre que l’adjonction progressive d’un corps médial à son corps animal.