mercredi 9 novembre 2016

Le Japon, champion de destruction de la nature ? / A. Berque


Centre européen d’études japonaises d’Alsace, Colmar, 3-4 novembre 2016
Colloque international La nature au Japon à l’épreuve de l’homme

Comment le Japon, dans les années soixante,
a-t-il pu devenir champion de destruction de la nature ?

par Augustin BERQUE

Gymnasts outside the new Olympic building in Japan (Larry Burrows, 1964)
(source)
Résumé – On rappelle d'abord la tradition d'amour de la nature qui caractérise le Japon, en soulignant ce qu'elle doit doublement au shintoïsme autochtone et à la veine poétique de l'érémitisme venue de Chine. On souligne également le rôle du haïku et de ses saisonniers (saijiki), qui sont de véritables grammaires de l'accord entre la société japonaise et la nature de l'archipel. Puis on rappelle les grandes lignes de la crise de l'environnement survenue pendant la Haute Croissance. Comment ce ravage systématique de la nature a-t-il été possible dans un pays riche d'une telle tradition ? On en cherche d'abord les raisons d'ordre socio-économique et politique (le système du seizaikan), pour ensuite en envisager les raisons d'ordre mésologique : la discordance ontologique et logique entre la nature trajective héritée de l'histoire et la nature objectifiée et instrumentalisée par le capitalisme moderne.